La santé est une dimension essentielle du bien-être. Comme la santé physique et le bien-être social, le bien-être psychique est une composante très importante de la santé. L’OMS définit la santé psychique comme « un état de bien-être dans lequel l’individu peut réaliser son potentiel, faire face aux difficultés ordinaires de la vie, travailler avec succès et de manière productive, et apporter sa contribution à la communauté » (OMS, 2001).
La santé psychique est donc une des conditions du bien-être matériel et de la cohésion de la société. Elle est influencée par une pluralité de facteurs: expérience personnelle, facteurs génétiques, relations sociales, environnement familial, ressources personnelles, travail, conditions de travail, conditions de logement.
Etat au 14 décembre 2023
Principaux résultats
Une grande majorité de la population suisse jouit d’une bonne santé psychique et ne souffre d’aucune détresse psychologique (82%). La santé psychique de la population évolue peu au cours du temps. Environ 4% de la population souffre de détresse psychologique élevée; 14% de détresse moyenne.
Contexte
Les femmes ont moins souvent que les hommes une bonne santé psychique et sont plus fréquemment sujettes à une détresse psychologique. Cette différence entre les sexes s’observe à tous les niveaux de formation et dans tous les groupes d’âge. On sait que des liens étroits existent entre la santé psychique, la situation sociale et le niveau de formation. Plus le niveau de formation est élevé, plus la santé psychique est bonne.
Le travail peut avoir des effets positifs ou négatifs sur la santé psychique. Dans la population de moins de 65 ans, les personnes actives occupées souffrent nettement moins de détresse psychologique que les personnes non actives ou les chômeurs. Dans le monde du travail, le stress et l’insécurité de l’emploi ont des effets négatifs sur la santé psychique.
Les relations sociales sont un des principaux facteurs de protection de la santé psychique. Plus les gens ont le sentiment d’être soutenus par leur entourage, plus leur santé psychique est bonne. Cet élément est toujours plus important dans notre société qui compte toujours plus de personnes vivant seules. Ces dernières souffrent davantage de détresse psychologique que les personnes vivant en couple.
Les personnes qui n’ont que des problèmes psychiques légers portent une appréciation plus favorable sur leur qualité de vie que les personnes atteintes de détresse psychologique moyenne ou élevée. Les personnes qui souffrent de problèmes psychiques sont nettement plus nombreuses que les autres à estimer que leur état de santé n’est pas bon. Cela laisse penser qu’il existe un lien entre la santé physique et la santé psychique.
Comparaison avec des données subjectives
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Comparaison internationale
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Méthodologie
Les résultats proviennent de l’enquête suisse sur la santé (ESS), que l’Office fédéral de la statistique réalise tous les 5 ans depuis 1992 sur mandat du Conseil fédéral. Sept enquêtes ont été effectuées jusqu’ici (1992, 1997, 2002, 2007, 2012, 2017 et 2022). Font partie de la population observée toutes les personnes de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés, y compris celles de nationalité étrangère.
En 2022, l'enquête suisse sur la santé a été réalisée auprès d’un échantillon net de 21'930 personnes, interviewées par téléphone. Après l’enquête téléphonique, les participants ont reçu un questionnaire écrit, qui a été rempli par 19'137 personnes.
L’indicateur de la santé psychique s’appuie sur les réponses que les personnes interrogées ont données au sujet de leurs dispositions psychologiques. Il renseigne aussi bien sur la bonne santé psychique que sur l’existence de troubles psychiques manifestes.
Définitions
Définition de l’indicateur
La détresse psychologique se mesure à l’aide d’un indice basé sur le Mental Health Inventory (MHI-5) du questionnaire SF-36 relatif à la santé. Les personnes interrogées sont invitées à dire si, au cours des quatre semaines précédentes, elles ont été nerveuses, tristes, abattues, déprimées, ou au contraire calmes, paisibles ou heureuses. A partir des réponses obtenues, une valeur globale est calculée qui permet d’estimer le degré de détresse psychologique de la population. Certes, il n’existe pas de seuil universellement admis marquant la limite entre santé et maladie psychique. Les valeurs limites sont celles de l’Eurobaromètre. Elles assurent la comparabilité internationale des résultats. Un score inférieur ou égal à 52 traduit cliniquement l’existence de problèmes psychiques importants; un score compris entre 53 et 72 correspond à une probabilité accrue de troubles psychiques; les scores plus élevés, jusqu’à 100, indiquent une bonne santé psychique et un faible niveau de détresse psychologique.