La consommation montre pour quoi le revenu est dépensé et quelles possibilités matérielles offertes par le revenu sont effectivement utilisées (cf. OCDE (2011), Comment va la vie?, p. 42). Mais la consommation est aussi liée aux activités de fourniture de biens et de services, autrement dit les biens et les services qui sont consommés doivent tout d'abord être produits (dans le pays ou à l'étranger). La consommation, qui représente plus de 60% du PIB, a une énorme importance pour l'économie nationale.
Les dépenses de consommation jouent aussi un rôle central dans le budget des ménages privés. Les dépenses pour le logement et l'énergie pèsent ici d'un grand poids. Une fois que les dépenses de transfert obligatoires et non obligatoires et les dépenses de consommation ont été déduite du revenu brut du ménage, il reste un montant qui peut être épargné. Ce dernier donne une indication de la possibilité d'accumulation d’un patrimoine.
La couverture des besoins matériels de base est importante pour le bien-être personnel et la cohésion sociale. L'amélioration des conditions de vie (revenu, possibilités de consommation, logement) va de pair avec la satisfaction et le bien-être de la société.
Etat au 16 novembre 2020
Principaux résultats
Globalement, les dépenses de consommation des ménages suisses dans les années 2015-2017 représentaient en moyenne 53% du revenu brut du ménage. Les dépenses pour le logement et l'énergie atteignent plus du quart des dépenses de consommation et forment ainsi le principal poste de dépenses de consommation dans le budget des ménages. Les transports, les loisirs et la culture ainsi que les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées constituent d'autres postes de dépenses importants. Les ménages peuvent au final consacrer en moyenne quelque 15% de leur revenu brut à l'épargne.
Le niveau global de consommation des ménages est resté stable entre 2006-2008 et 2015-2017. La part des dépenses de consommation dans le revenu brut du ménage a cependant légèrement diminué durant la même période, alors que celle des dépenses obligatoires s'est légèrement accrue. La hausse du revenu brut du ménage, qui se chiffre à environ 12% pour cette période, s’est accompagnée d’une hausse plus faible des dépenses de consommation.
Contexte
Le niveau du budget de consommation varie fortement en fonction des groupes de revenu: les dépenses de consommation du quintile de revenus supérieur sont en moyenne plus que deux fois plus élevées que celles du quintile de revenus inférieur. Les dépenses pour le logement et l'énergie progressent fortement à mesure que le groupe de revenu augmente.
Mais rapporté au revenu brut du ménage, la part des dépenses de consommation diminue globalement à mesure que le revenu augmente et il en va de même de la part des dépenses pour le logement et l'énergie. La part du revenu restant disponible pour l'épargne augmente en conséquence. Les ménages les plus favorisés peuvent consacrer en moyenne presque un quart de leur revenu brut à l'épargne. Les ménages les moins favorisés (quintile de revenus inférieur) ne peuvent généralement rien mettre de côté: en moyenne, les dépenses totales dépassent ici la somme des revenus. Ce constat s’explique notamment par la proportion relativement importante de ménages de retraités dans ce groupe de revenus, qui financent vraisemblablement une partie du budget du ménage en puisant dans leur fortune. Outre des périodes de vie où des sommes précédemment épargnées sont dépensées, il peut toutefois aussi s’agir de situations d'endettement à plus long terme.
Comparaison avec des données subjectives
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Comparaison internationale
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Méthodologie
Les analyses des revenus et des dépenses interviennent au niveau des ménages, c'est-à-dire que l'on détermine chaque fois le revenu des ménages. La classification en quintiles (cf. indicateur Répartition des revenus (coefficient de Gini) est basée sur la répartition du revenu brut.
Les analyses se basent sur les données de l’enquête sur le budget des ménages (EBM) de l’OFS, qui est effectuée sous la forme actuelle depuis 1998 (depuis 2000, enquête annuelle avec un échantillon réduit). Cette enquête relève des données détaillées sur les revenus et les dépenses des ménages privés. La taille de l'échantillon annuel de l'EBM (p. ex. 3217 ménages en 2017) ne permettant pas d'effectuer des analyses approfondies de petits groupes de population, on assemble depuis 2000 les données de trois (ou quatre) années consécutives pour certaines analyses afin de grossir l'échantillon et d'améliorer la qualité des résultats. L’échantillon cumulé le plus récent repose sur les années 2015 à 2017 avec 9955 ménages.
Des informations plus détaillées sur cette enquête figurent sur le portail statistique de l’OFS: www.ebm.bfs.admin.ch
Définitions
Définition de l'indicateur
Le revenu brut des ménages comprend les revenus de l'ensemble des membres du ménage, soit: les salaires bruts (avant déductions sociales), les revenus issus de l’activité indépendante, les rentes, les revenus de la fortune et de la location, les transferts reçus d'autres ménages, les prestations en nature de l'entreprise propre ou de l’employeur, les produits du jardin, etc.
Si l’on déduit de ce revenu brut les dépenses obligatoires que le ménage consacre aux assurances sociales, aux impôts, aux primes de l'assurance-maladie de base ainsi qu’aux transferts réguliers d’autres ménages (par ex. pensions alimentaires), on obtient ce qu’on appelle le revenu disponible des ménages.
A la rubrique « Logement et énergie » on considère, outre le loyer net ou les intérêts hypothécaires, diverses charges ainsi que les dépenses pour l'énergie et les petites réparations, aussi bien pour le logement principal que pour d'éventuelles résidences secondaires, ces dernières ne concernant que près de 5% des ménages. Les loyers fictifs n'entrent pas en ligne de compte ici, pas plus que les amortissements de l'hypothèque, les éventuelles rénovations ou agrandissements importants du logement ou l'achat d'une maison, tous considérés, selon les normes internationales, comme des investissements.
Le montant de l'épargne est calculé indirectement, en additionnant tous les revenus du ménage (dans le cas présent le revenu brut), puis en déduisant toutes les dépenses (dépenses obligatoires, dépenses de consommation et autres primes, taxes et transferts). Les dépôts sur un compte d'épargne, les versements au titre du troisième pilier, les achats de titres, les investissements et les amortissements, entre autres, ne sont pas considérés comme des dépenses et sont donc comprises dans l'épargne.
Les revenus sporadiques (cadeaux reçus, ventes et remboursements) ne sont pas pris en compte dans le calcul du revenu brut.