La politique financière est un facteur central de la politique. Plusieurs domaines de vie du bien-être sont (co)financés par les pouvoirs publics (la santé ou la formation p.ex.). L’indicateur de l'endettement des administrations publiques mesure la qualité financière de l’Etat. Des finances saines permettent de réduire les dépenses liées aux paiements des intérêts de la dette, et d’utiliser cette réduction de dépenses soit en investissement, soit en diminution d’impôts. Ces deux éléments ont un impact sur le bien-être des citoyens. Des finances saines renforcent également la résistance d’un pays face à de nouvelles crises. A l'inverse, un fort endettement des pouvoirs publics peut avoir des répercussions négatives à maints égards: il réduit la marge de manœuvre de l'Etat et il peut conduire à une perte de stabilité macroéconomique.
Etat au 14 décembre 2022
Principaux résultats
Sous la période en revue, on constate que durant les premières années la dette augmente légèrement, par la suite elle reste stable en-dessous de 300 milliards de francs. Après avoir connu une considérable augmentation de l’endettement des administrations publiques de la Suisse en 2020, due aux mesures économique liées à la pandémie, l’endettement s’est résorbé en 2021 pour s’établir à 301 milliards. Mesurée par rapport au PIB l’endettement s’élève à 41% du PIB pour l’année 2021.
La part de la dette due exclusivement à la Confédération est proche de 48%, celle des cantons 30%, celle des communes à 21%, tandis que la part de la sécurité sociale est de 1% pour l’année 2020.
En comparaison internationale, la dette en 2021 est modérée. A noter que la dette s’est contractée dans tous les pays limitrophes de la Suisse.
Contexte
Deux éléments importants ont favorisé la maîtrise de la dette de l’Etat. D’une part, les déficits des administrations publiques sont bas en comparaison avec la majorité des pays européens. D’autre part, le mécanisme du « frein à l’endettement » introduit en 2003 par la Confédération afin d’éviter des déséquilibres structurels des finances fédérales s’est révélé plutôt efficace. De nombreux cantons ont également introduits un modèle similaire pour éviter une croissance incontrôlée de la dette.
La dette totale par rapport au PIB facilite, d’une part la comparaison internationale, et d’autre part la comparaison temporelle. Ce ratio est, en effet, économiquement plus pertinent que le seul encours de la dette publique. De fait, la capacité d'un État à rembourser sa dette est fonction des ressources qu'il peut mobiliser. Or celles-ci sont fonction de la taille du PIB, puisqu'elles proviennent, pour l'essentiel, de prélèvements obligatoires assis sur l'activité économique du pays. L'importance économique d'une dette publique est donc proportionnelle au PIB du pays.
Comparaison avec des données subjectives
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Comparaison internationale
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 |
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Suisse |
42 |
40 |
40 |
43 |
41 |
Italie |
157 |
151 |
159 |
189 |
178 |
France |
136 |
134 |
136 |
163 |
155 |
Allemagne |
73 |
70 |
68 |
79 |
78 |
Autriche |
129 |
122 |
120 |
141 |
133 |
Etats-Unis |
139 |
141 |
140 |
167 |
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UE (28 pays) |
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Total OCDE |
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Définitions
Définition de l’indicateur
La dette publique est l'ensemble des engagements financiers pris par l’Etat, c’est-à-dire la Confédération, les cantons, les communes et les administrations de sécurité sociale. Elle correspond au passif du compte de patrimoine dans la séquence des comptes nationaux. C'est une dette brute au sens où on ne soustrait pas aux éléments de passifs les actifs financiers des administrations publiques. En effet, à côté de ses dettes, l'État possède également des actifs, à la fois financiers (actions, etc.) et physiques (terrains, etc.), qu'il faut soustraire à la dette brute pour obtenir la dette nette.
Cet indicateur se distingue de la dette de Maastricht (critère de convergences des pays de l’Union Européenne), principalement par le fait qu’elle est évaluée à la valeur de marché.