Le niveau de revenu des personnes physiques reflète l’attrait des régions comme lieux de vie et de travail et détermine en partie la capacité financière de ces dernières. Les différences de revenu entre les régions peuvent favoriser les déplacements de population et ainsi contribuer à renforcer les disparités. La répartition des revenus et la protection sociale sont des indicateurs importants du bien-être social et de l’égalité.
Le rendement de l’impôt fédéral direct (personnes physiques) par habitant livre des informations sur la richesse d’une région. En 2019, il était sensiblement supérieur à la moyenne dans les régions métropolitaines de Zurich, de Genève-Lausanne et de Bâle, à Lugano ainsi que dans certaines régions de Suisse centrale et certaines régions touristiques. Entre 2000 et 2019, les différences régionales n’ont que peu évolué. Le rendement de l’impôt par tête ne livre toutefois que des informations limitées sur le revenu disponible effectif de la population. Selon le lieu de résidence, les ménages sont confrontés à différents transferts monétaires et le coût de la vie varie, ce qui influence le revenu disponible.
Le revenu disponible équivalent médian, le risque de pauvreté ainsi que le taux de privation matérielle et sociale sont des indicateurs du bien-être monétaire, matériel et social des personnes vivant dans les ménages.
En 2021, les revenus restent relativement similaires les uns par rapport aux autres, que l’on se trouve en zone densément peuplée, intermédiaire ou faiblement peuplée. Les différences sont plus marquées selon les grandes régions : les revenus les plus élevés sont en effet enregistrés dans les grandes régions de Zurich, de Suisse centrale, ainsi que dans la région Suisse du Nord-Ouest. Les grandes régions de Zurich et de Suisse centrale se caractérisent également par des taux de risque de pauvreté parmi les plus faibles. Le taux de privation matérielle et sociale peut relativiser quelque peu ce tableau monétaire.
Il faut toutefois rappeler que les marges d’erreur caractérisant ces trois indicateurs demandent de la prudence dans l’analyse des disparités régionales.
L’aide sociale (au sens strict) représente dans notre système de protection sociale un instrument de dernier recours. Chaque canton de Suisse dispose de sa propre palette de prestations sociales et d'une législation réglementant ces dernières; ceci relativise quelque peu les disparités régionales parfois importantes observées pour le taux d’aide sociale. Toutefois, malgré l’influence des structures cantonales sur les taux calculés, il apparaît que les régions urbaines tendent à avoir des taux d’aide sociale plus élevés que les régions alpines et rurales. L'espace urbain enregistre en effet des valeurs environ deux fois plus fortes que les autres régions de la Suisse, et ceci de manière constante ces dernières années.
Informations supplémentaires
Tableaux
Définitions
Aide sociale: L'aide sociale constitue, dans notre système de protection sociale, une prestation de dernier recours. Elle est accordée en fonction des besoins là où aucune assurance sociale n'alloue de prestations et comprend toutes les prestations d'assistance et de soins élémentaires destinées à assurer la subsistance des personnes nécessiteuses. Elle s'étend en outre aux mesures en particulier préventives) destinées à combattre la pauvreté, y compris les mesures d'encouragement de l'autonomie économique et personnelle ainsi que les mesures de réinsertion sociale des personnes nécessiteuses. L'aide sociale relève de la compétence des cantons. Seules l'assistance dans le domaine de l'asile et l'aide aux Suisses de l'étranger relèvent de la Confédération. Chaque canton a sa propre législation en matière d'aide sociale, qui régit l'ensemble de l'aide sociale cantonale et communale. Une grande partie de ces législations a été révisée dans les années 80 et 90; d'autres révisions sont en préparation.
Pauvreté
D’une manière générale, la pauvreté peut être définie comme une insuffisance de ressources (matérielles, culturelles et sociales) telle que les personnes sont exclues du niveau de vie minimal reconnu comme acceptable dans le pays où elles vivent. On définit généralement la pauvreté en termes monétaires. Dans ce cadre, deux types d’approches sont usuelles: l’approche absolue et l’approche relative.
Le taux de pauvreté se réfère à un seuil «absolu»: sont considérées comme pauvres les personnes qui n’ont pas les moyens d’acquérir les biens et services nécessaires à une vie sociale intégrée. Un taux de pauvreté ainsi défini est un ordre de grandeur approprié pour la politique sociale, car le soutien financier octroyé aux personnes ou aux ménages se traduit directement par une réduction mesurable de la pauvreté. En Suisse, la définition du minimum vital social est dérivée des normes de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), qui servent de référence pour l’appréciation dudroit à percevoir l’aide sociale.
Le taux de risque de pauvreté se réfère à un seuil «relatif»: sont considérées comme à risque de pauvreté les personnes vivant dans un ménage dont les ressources financières (sans le stock de fortune) sont sensiblement inférieures au niveau habituel des revenus dans le pays considéré. La pauvreté est donc envisagée comme une forme d’inégalité; en effet, le fait qu’une personne soit considérée comme à risque de pauvreté ne dépend pas uniquement de sa situation économique propre (respectivement de celle du ménage), mais également de celle des autres personnes vivant dans le pays concerné. Comme cet indicateur peut être calculé partout de la même manière, indépendamment de facteurs propres à un pays comme la législation sociale, il est approprié pour les comparaisons internationales.
Revenu d'équivalence: Le revenu d’équivalence se calcule à partir du revenu des ménages. Pour tenir compte des différences de taille et de composition des ménages, le revenu de chaque ménage est divisé par une «valeur d’équivalence» qui a pour effet de convertir ce ménage en un ménage d’une personne. La valeur d’équivalence s’obtient en attribuant à chaque membre du ménage un facteur de pondération: p. ex. 1,0 à la première personne adulte du ménage, 0,5 aux autres personnes de 14 ans ou plus, et 0,3 aux enfants de moins de 14 ans (ces valeurs correspondent à la dernière échelle d’équivalence, dite «échelle modifiée», de l’OCDE). La somme de ces pondérations donne la «valeur d’équivalence» du ménage.
Revenu disponible: Le revenu disponible est obtenu à partir du revenu brut auquel on soustrait les dépenses de transfert obligatoires, à savoir: les cotisations aux assurances sociales (cotisations à l’AVS/AI, prévoyance professionnelle, etc.), les impôts, l’assurance maladie de base et les transferts réguliers entre les ménages (par exemple les pensions alimentaires).
Taux de pauvreté / taux de risque de pauvreté: Le taux de pauvreté correspond à la part en % des personnes pauvres dans la population totale. Une personne est considérée comme pauvre si elle vit dans un ménage dont le revenu disponible se situe au-dessous du seuil de pauvreté. Le taux de risque de pauvreté est établi de manière analogue en comparant le revenu disponible équivalent avec le seuil de risque de pauvreté.
Typologie urbain-rural 2012 de l'OFS:
La typologie urbain-rural est dérivée de la typologie des communes en 9 catégories (voir ci-dessus), qui classifie les communes de Suisse en fonction de critères de densité, de taille et d’accessibilité. Contrairement à la typologie urbain-rural précédente qui s’appuyait sur la définition des agglomérations 2000, la typologie urbain-rural 2012 comporte non pas deux mais trois niveaux différents. A côté de la catégorie «urbain» et de la catégorie «rural», un type «intermédiaire» qui présente des caractères à la fois urbains et ruraux, a été défini. Cette approche permet de décrire les réalités actuelles de manière plus appropriée
Les 3 niveaux de la typologie urbain-rural 2012:
1. Urbain (comprenant les centres urbains et les agglomérations)
2. Intermédiaire (comprenant le périurbain dense et les centres ruraux)
3. Rural (comprenant les communes péri-urbaines à faible densité et les communes rurales)
Davantage d'informations sur les typologies territoriales de l'OFS
Bassins d'emploi (définition de l'OFS de 2018): Les bassins d’emplois sont des territoires dans lesquels la majorité des personnes actives habite et travaille. La méthode statistique de délimitation utilise la matrice des flux pendulaires entre toutes les communes de Suisse. Au total ce sont 101 bassins d'emploi qui sont ainsi définis.
Méthodologie
Seuil de risque de pauvreté : Le seuil de risque de pauvreté est une mesure relative définie par rapport au revenu disponible équivalent médian. Par convention, l’Union européenne fixe le seuil de risque de pauvreté à 60% de la médiane du revenu disponible équivalent. Le taux de risque de pauvreté correspond au pourcentage de la population ayant un revenu disponible équivalent inférieur au seuil de risque de pauvreté. Le taux de privation matérielle mesure la non-possession de biens de consommation durables ou l’absence de conditions d’existence minimale, qui doivent être imputables à un manque de ressources financières. Il se définit comme l’absence d’au moins trois parmi neuf éléments coordonnés au niveau européen.
Contact
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