Medienmitteilung

Statistiques des condamnations pénales 1984-2014 Les antécédents, un âge jeune ou le trafic de stupéfiants augmentent la récidive

Neuchâtel, 23.11.2015 (OFS) - Quelque 38% d'un groupe d'adultes suisses du même âge ayant été condamnés, le sont une deuxième fois sur le long terme. Plus de la moitié (51%) des récidivistes ont connu une troisième condamnation. Tels sont les résultats d'une étude de l'Office fédéral de la statistique (OFS) portant sur la trajectoire délinquante d'un groupe composé de Suisses nés en 1966.

Plus ces personnes étaient jeunes lorsqu'elles ont commis leur première infraction, plus les taux de récidive sont élevés. Le taux de la première récidive s'élève à 40% chez les hommes et à 26% chez les femmes. En revanche cette différence disparaît lors de la troisième condamnation. Les personnes ayant commencé par faire du trafic de stupéfiant présentent un risque de récidive plus élevé.

Plus d'antécédents, plus de récidives

Parmi les personnes composant le groupe étudié, 8690 ont été inscrites au casier judiciaire pour avoir commis un délit ou un crime au code pénal (CP), à la loi sur la circulation routière (LCR) ou à la loi sur les stupéfiants (LStup) au cours de leurs dix premières années de majorité. Ce groupe a été suivi pendant une période d'observation de neuf ans à partir du premier jugement rendu par un tribunal pour adultes. Pendant cette période, 38% (3306) ont commis une nouvelle infraction pour laquelle un second jugement a été prononcé et une nouvelle inscription a été portée au casier judiciaire. Ce groupe de 3306 récidivistes a ensuite été suivi pendant une nouvelle période d'observation de neuf ans à partir du second jugement rendu par un tribunal pour adultes. Pendant cette nouvelle période, 51% d'entre eux ont perpétré une nouvelle infraction ayant fait l'objet d'une troisième condamnation et d'une nouvelle inscription au casier judiciaire. Autrement dit, les taux de récidive augmentent avec le nombre de jugements prononcés (38% avec un antécédent judiciaire et 51% avec deux antécédents judiciaires).

Taux de récidive plus élevé parmi les plus jeunes adultes

Lorsque sont comparés les taux de récidive selon l'âge des adultes considérés, il est constaté que plus la personne était jeune au moment de sa première infraction, plus grande est la probabilité que surviennent une deuxième et une troisième condamnation. S'agissant des personnes ayant commis leur première infraction à 18 ans, le taux de première récidive est de 49% et le taux de seconde récidive est de 57%. Lorsque les personnes ont perpétré leur premier délit à 22 ans, ces taux baissent à respectivement 33% et 43%.

Deuxième récidive: quasi égalité hommes-femmes

Les hommes ne sont pas seulement surreprésentés parmi les primo-délinquants, mais également parmi les primo-récidivistes. Le taux de première récidive après neuf ans s'élève à 40% chez les hommes et à 26% chez les femmes. Par contre après une deuxième condamnation le taux de récidive des femmes dépasse légèrement celui des hommes: le taux de seconde récidive des hommes se monte à 51%, tandis que celui des femmes se monte à 53%.

Le trafic de stupéfiant augmente la probabilité de récidive

Les taux de première et de seconde récidive générale sont plus élevés chez les adultes ayant entamé leur trajectoire criminelle via une infraction à la LStup (respectivement 52% et 61%) que chez les personnes initialement condamnées dans une affaire relative au CP (respectivement 39% et 54%) ou à la LCR (respectivement 38% et 48%). Entamer une carrière criminelle d'adulte avec un trafic de stupéfiants rend donc la récidive plus probable.

Délinquance routière: trois récidives sur quatre concernent à nouveau la LCR

Lorsque la condamnation de référence mentionne un crime ou un délit à la LCR, trois récidivistes sur quatre commettent à nouveau une infraction tombant sous le coup de cette loi (récidive spécifique). A l'inverse, les adultes dont la condamnation de référence mentionne un crime ou un délit à la LStup se montrent très diversifiés dans les infractions qu'ils commettent par la suite (seule un peu plus d'une récidive sur trois concerne à nouveau la LStup).