Indicateur de la législature: Adéquation entre niveau de formation et activité exercée
Extrait de l’objectif 13: Le Conseil fédéral souhaite épuiser au mieux le potentiel économique et social de la migration, tout en relevant activement les défis qui y sont associés. Il s’agira d’abord de prendre des mesures de gestion de l’immigration au cas où le gisement de main d’œuvre en Suisse n’aurait pas été exploité pleinement, ensuite de créer pour les immigrants les conditions d’une intégration professionnelle et sociale réussie.
Signification de l’indicateur: Selon la législation suisse, l'intégration doit permettre aux étrangers dont le séjour est légal et durable de participer à la vie économique, sociale et culturelle. L'exercice d'une activité rémunérée est indispensable pour pouvoir gagner sa vie. C'est aussi un important facteur d'intégration sociale. Les personnes issues de la migration qui ont une formation mais dont les qualifications professionnelles ne sont pas mises à profit représentent un potentiel de main d'œuvre précieux. Pourtant, elles éprouvent souvent des difficultés à trouver un emploi correspondant à leur niveau de formation. C'est notamment le cas des personnes ayant reçu dans leur pays d'origine une formation tertiaire qui n'est pas reconnue en Suisse.
L’indicateur montre la part des salariés titulaires d’un diplôme du degré tertiaire qui exercent une activité n’exigeant pas un tel niveau de formation, ventilée selon le statut migratoire. Il renseigne sur l’écart entre le niveau de formation et les qualifications requises par l’activité exercée.
Objectif quantifiable: L’intégration dans le monde économique et dans la société des personnes issues de la migration est encouragée.
Commentaire
En 2019, 14,7% des salariés ayant un diplôme de degré tertiaire exerçaient une activité professionnelle ne nécessitant pas un tel niveau de formation. Ce pourcentage n’a pas changé de manière significative par rapport à 2012. Les personnes non issues de la migration sont moins souvent concernées par cette situation que les personnes issues de la migration. En 2019, 11% des salariés non issus de la migration étaient surqualifiés pour leur emploi. Les salariés issus de la migration étaient 18,5% dans ce cas. Les salariés qui forment la première génération d'immigrés occupent plus souvent que leurs descendants un emploi pour lequel ils sont surqualifiés.
Les personnes issues de l’immigration sont non seulement plus souvent surqualifiées pour l’activité qu’elles exercent que les personnes non issues de l’immigration, elles exercent également plus fréquemment des emplois à bas salaires. En 2019, 20,3% des salariés issus de l’immigration touchaient moins de deux tiers du salaire médian, contre 13,3% chez les salariés non issus de l’immigration. À mesure que le niveau de formation augmente, la part des bas salaires diminue, indépendamment du statut migratoire.
Des différences selon le statut migratoire s’observent par ailleurs pour la population titulaire d’un diplôme du degré tertiaire et qui est sans emploi: le taux de chômage (au sens du BIT) dans la population titulaire d’un diplôme du degré tertiaire était en 2019 trois fois plus élevé parmi les personnes issues de l’immigration que parmi les personnes non issues de l’immigration.
Le manque de connaissances linguistiques est un des facteurs susceptibles d’entraver l’intégration sur le marché du travail. En 2017, plus de la moitié des chômeurs issus de l’immigration estimaient devoir améliorer leurs connaissances d’une langue officielle pour pouvoir trouver un emploi approprié. Chez les chômeurs non issus de l’immigration, la proportion était d’environ un tiers des personnes interrogées.