Le marché du travail est une interface essentielle entre l'économie et la société. Le bien-être est généré entre autres par le recours au facteur de production travail. La participation de la population au marché du travail est - en relation avec l'évolution démographique - un facteur-clé du financement des retraites à moyen et long terme. Le travail permet de créer des revenus et d'assurer ainsi le droit des ménages aux assurances sociales. Enfin, le travail contribue à l'intégration sociale. D'un point de vue macro-économique, le taux d'activité permet de mesurer à quel point un pays réussit à impliquer la population dans le travail. Cet indicateur et son évolution sont à cet égard particulièrement significatifs en comparaison internationale. Il fournit en outre des indications sur les entraves à l'accès au marché du travail pour certains groupes de population (par ex. mères de famille, migrants).
Etat au 14 décembre 2023
Principaux résultats
En 2022, un peu plus de deux personnes de 15 ans et plus sur trois ont participé au marché du travail (taux d'activité: 67,1%), ce qui représente une baisse de 1,2 points par rapport à la situation avant la pandémie de COVID-19 (68,2% en 2019). Entre le deuxième trimestre 1996 et 2022, le taux d'activité a légèrement diminué de 0,4 points. Les personnes « en âge de travailler » (15 à 64 ans) présentaient en 2022 un taux d'activité bien plus élevé avec 83,5% (84,3% en 2019), supérieur de 3,5 points à celui observé en 1996 (80,0%). Compte tenu de la forte proportion de personnes travaillant à temps partiel en Suisse, les taux d'activité en équivalence plein temps (EPT) sont nettement inférieurs aux taux sans conversion en EPT. Le taux d'activité en EPT des 15 ans et plus était de 56,6% en 2022 (57,8% en 2019). Par rapport à 1996, le taux a diminué de -1,9 points en 2022. Chez les 15 à 64 ans, on observe parallèlement une hausse de 70,1% à 71,9% (72,7% en 2019).
Contexte
Si le taux d'activité des 15 à 64 ans a progressé, c'est grâce à la participation accrue des femmes au marché du travail. Le taux d'activité des femmes de 15 à 64 ans est en effet passé de 70,1% en 1996 à 79,6% en 2022. Dans le même temps, le taux d'activité des hommes de 15 à 64 ans a légèrement baissé, passant de 89,8% à 87,4%. Entre 2019 et 2020 - période marquée par la pandémie - le taux des personnes de 15 à 64 ans a diminué de -0,2 points tant pour les hommes que pour les femmes.
La progression de l'activité entre 1996 et 2022 se concentre chez les femmes de deux groupes d'âges: celles de 25 à 39 ans et celles de 55 à 64 ans. Dans le premier groupe, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est devenue la norme, mais la progression de l'activité découle également de l'âge moyen plus élevé des femmes au moment de mettre au monde leur premier enfant. Dans le second groupe, la progression est à mettre - du moins partiellement - sur le compte du relèvement de l'âge légal de la retraite des femmes (passé en deux étapes de 62 à 64 ans entre 2001 et 2005).
Le niveau de formation est l'un des facteurs déterminants pour la participation au marché du travail. Ainsi, en 2022, le taux d'activité des 25 à 64 ans était de 72,7% chez les personnes sans formation post-obligatoire, de 86,0% chez les personnes ayant achevé une formation du degré secondaire II (maturité, apprentissage) et de 91,9% chez les personnes au bénéfice d'une formation supérieure (universitaire ou équivalente).
Comparaison avec des données subjectives
En général, les personnes actives occupées en Suisse estiment que leur vie privée est modérément affectée par leur travail: sur une échelle allant de 0 (absolument aucune incidence) à 10 (incidence très forte), la valeur moyenne se situait à 4,0 en 2020. Les hommes estiment que leur vie privée est plus fortement affectée par leur travail que les femmes (4,1 contre 3,8). Les parents dont le ménage compte des enfants de moins de 15 ans indiquent aussi une plus grande incidence du travail sur leur vie privée que les adultes n'ayant pas d’enfant de moins de 15 ans dans leur ménage (4,4 contre 3,8); on observe ici des différences importantes entre les sexes (pères: 4,7; mères: 4,1; hommes sans enfant de moins de 15 ans dans le ménage: 3,9; femmes sans enfant de moins de 15 ans dans le ménage: 3,7). Les mères travaillant à plein temps (5,3) estiment plus souvent que celles travaillant à temps partiel (3,7) que leur travail les éloigne de leurs activités privées et de leurs obligations familiales (observations trop peu nombreuses pour les pères).
Comparaison internationale
% | |
---|---|
Suisse | 83,5 |
Italie | 65,5 |
France | 73,6 |
Allemagne | 79,4 |
Autriche | 77,8 |
Etats-Unis | 74,0 |
UE (27 pays) | 74,5 |
Total OCDE | 73,2 |
Tableaux
Méthodologie
Les données subjectives sur les interférences entre le travail et la vie privée proviennent de l’enquête SILC (Statistics on Income and Living Conditions).
Définitions
Définition de l'indicateur
Le taux d'activité traduit l'intensité de la participation de la population au marché du travail. Il se calcule en rapportant le nombre de personnes actives (actifs occupés et chômeurs au sens du Bureau international du travail) à la population de référence. Le taux d'activité peut également être calculé en équivalence plein temps afin de tenir compte plus précisément des différents taux d'occupation individuels (par ex. personnes travaillant à 50%).