Pour obtenir une image précise de la situation financière des ménages, il ne suffit pas d'examiner uniquement leurs revenus et leur fortune. Il faut aussi tenir compte de leur situation d’endettement. En s'endettant, les ménages peuvent accroître leurs possibilités financières à court terme, mais leur marge de manœuvre à plus long terme est réduite, car les dettes doivent être remboursées, intérêts compris. L'endettement des ménages peut entraîner une réduction des possibilités financières et matérielles du ménage ou encore augmenter le risque de pauvreté des ménages et donc nuire au bien-être à long terme.
Les dettes relevées au niveau individuel sont attribuées solidairement à l’ensemble des membres du ménage. Les résultats diffusés concernent donc les pourcentages de la population vivant dans un ménage avec le type de dette(s) traité. Les hypothèques sur le logement principal ne sont pas prises en compte dans cet indicateur.
Etat au 16 novembre 2020
Principaux résultats
En 2017, plus de quatre personnes sur dix (42,5%) vivent dans un ménage avec au moins une dette, 18,4% vivent dans un ménage qui cumule au moins deux types de dettes et 8,0% dans un ménage qui en cumule au moins trois. Parmi les types de dettes, les arriérés de paiement indiquent plus particulièrement une situation financière précaire du ménage. 18,9% de la population vit dans un ménage avec au moins un arriéré de paiement, qui constituent ainsi le type de dettes le plus fréquent en Suisse. Viennent ensuite les leasings pour véhicule et les dettes auprès de la famille ou les amis.
Contexte
Les groupes de population vivant le plus souvent dans un ménage cumulant au moins trois types de dettes sont les personnes privées matériellement (29,7%), au chômage (15,3%), de nationalité étrangère (13,0%), les ménages avec enfant(s) (12,8%), en particulier les ménages monoparentaux (14,5%). Les personnes résidant en Suisse romande (12,5%) sont plus touchées qu’en Suisse alémanique (6,2%).
En 2017, 34,6% de la population vit dans un ménage avec au moins un crédit. Les crédits pris en compte sont les leasings, petits crédits ou crédits à la consommation, achats par acomptes, dettes auprès de la famille ou amis ne vivant pas dans le ménage et hypothèques sur le logement secondaire. Quel que soit le type de crédit effectué, les raisons principales les plus fréquentes mentionnées sont l’achat de véhicules (23,3%) ainsi que l’achat de biens liés au logement principal ou l'achat d’un logement secondaire (15,7%).
Comparaison avec des données subjectives
En 2017, 5,9% de la population étaient tout à fait d’accord avec l’affirmation : « Certaines fois je m'offre quelque chose que je désire absolument même si en principe je ne pourrais pas me le permettre » (valeurs de 8, 9 ou 10 sur une échelle de 0 à 10). Alors qu'une personne sur dix entre 18 et 24 ans est entièrement d'accord avec cette affirmation, seul 3,8 % des personnes de 65 ans et plus le sont. Le pourcentage de personnes entièrement d'accord avec cette affirmation est également plus élevé parmi les personnes vivant dans un ménage monoparental, les personnes privées matériellement et celles vivant en Suisse romande. La part des personnes entièrement d’accord avec cette affirmation est significativement plus élevée lorsque celles-ci vivent dans un ménage avec au moins un type d’arriéré que dans un ménage qui n’en n’a pas (11.4% contre 4,7%).
Comparaison internationale
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Tableaux
Méthodologie
Enquête sur les revenus et les conditions de vie (SILC)
L'enquête SILC (Statistics on Income and Living Conditions) est une enquête coordonnée au niveau européen à laquelle participent chaque année plus de 30 pays. Elle sert à étudier la distribution des revenus, la pauvreté, l’exclusion sociale et les conditions de vie, au moyen d’indicateurs comparables au niveau européen. En Suisse, l’enquête est réalisée auprès d’un échantillon de quelque 8000 ménages, représentant un peu plus de 18 000 personnes. L’échantillon est tiré au hasard à partir du cadre d’échantillonnage établi par l’OFS pour les enquêtes auprès des personnes et des ménages (SRPH). La population de référence est la population résidante permanente vivant dans les ménages privés. Les personnes qui participent à l’enquête sont interrogées durant quatre années consécutives, ce qui permet de décrire, dans leurs grandes lignes, leurs parcours individuels et de suivre l’évolution de leurs conditions de vie.
Tous les 4 à 6 ans, un module est ajouté à l'enquête. Les questions du module concernent toutes les personnes de plus de 18 ans et portent sur leur situation d'endettement privé. Les données 2008, 2013 et 2017 ne sont pas entièrement comparables, en raison de différences sur les méthodes de relevé.
Définitions
Définition de l'indicateur
Les types de dette comprennent les leasings pour véhicule, les petits crédits ou crédits à la consommation, les achats par acomptes, les dettes auprès de la famille ou des amis, les hypothèques sur résidence secondaire, les arriérés de paiement ainsi que les comptes à découvert et les factures impayées sur carte de crédit.
Seule la présence de dettes est considérée, sans prise en compte du montant.
Les dettes relevées au niveau individuel sont attribuées solidairement à l’ensemble des membres du ménage. Les résultats diffusés concernent donc les pourcentages de la population vivant dans un ménage avec le type de dette(s) traité.
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