Les émissions de gaz à effet de serre peuvent être d’origine naturelle ou humaine. Toute hausse de la concentration de ces gaz dans l’atmosphère renforce l’effet de serre naturel, ce qui influence le climat global.
En 2019, la Suisse a émis environ 53 millions de tonnes d’équivalents CO2 (y c. le trafic aérien international, sans CO2 de la biomasse). De 1990 à 2019, les émissions ont globalement baissé de 8%. C'est le méthane (CH4) qui a le plus diminué, de 20%, tandis que le protoxyde d'azote (N2O) a diminué de 6 %. Ces deux gaz sont émis essentiellement par l’agriculture, et, pour ce qui est du méthane, en particulier par l’élevage. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2), qui proviennent principalement de la combustion d’agents énergétiques fossiles comme le mazout, le gaz naturel et le charbon, représentaient environ 82% des émissions de gaz à effet de serre en 2019. Elles ont reculé de 9% entre 1990 et 2019. Les gaz à effet de serre de synthèse émis lors de processus industriels ont quant à eux été multipliés par plus de six depuis 1990.
Depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 2%. Les émissions de l'économie ont augmenté d'environ 7%, celles des ménages ont diminué de 17%. Si les émissions liées au chauffage des ménages ont diminué (–31%), celles liées aux transports ont augmenté (5%).
Entre 2000 et 2019, les émissions de CO2 fossile de l’économie ont baissé de 6%. Plusieurs facteurs y ont contribué à des degrés divers. Si tous les autres facteurs étaient restés inchangés, la croissance économique – mesurée d’après la valeur ajoutée brute (VAB) – aurait entraîné une hausse des émissions de 36%. À l’inverse, la baisse de l’intensité énergétique (énergie consommée par unité de VAB) se serait traduit par un recul des émissions de 15%, l’évolution structurelle de l’économie par un recul de 18% et la baisse du contenu en CO2 de l’énergie utilisée (p. ex. plus de gaz naturel et moins de mazout) par un recul de 10% des émissions.
Entre 2000 et 2019, les émissions de CO2 fossile liées au chauffage des ménages ont diminué de 25%. Plusieurs facteurs y ont contribué à des degrés divers. Si tous les autres facteurs étaient restés inchangés, la baisse de l’intensité énergétique – due p. ex. à l'amélioration de l’isolation des bâtiments ou à des habitudes de chauffage plus économes en énergie – aurait entraîné un recul de 26% des émissions de CO2. De la même manière, considéré isolément, le passage à des agents énergétiques moins émetteurs de CO2 – p. ex. du mazout au gaz naturel ou du gaz naturel aux pompes à chaleur – aurait réduit les émissions de CO2 de 18%. La croissance de la population résidante permanente et l’augmentation de la surface habitable par personne auraient entraîné respectivement une hausse des émissions de 15% et de 4%.
Entre 2000 et 2019, les émissions de CO2 fossile liées aux transports privés des ménages ont diminué de 5%, notamment grâce au recul de la consommation de carburant par km et par kg des véhicules, c’est-à-dire de leur intensité énergétique : si tous les autres facteurs étaient restés inchangés, la baisse de l’intensité énergétique des véhicules aurait entraîné une diminution de 42% des émissions, tandis que le passage à des carburants émettant moins de CO2 aurait permis de les réduire de 1%. Par contre, le poids croissant des véhicules et la croissance de la population auraient entraîné une augmentation des émissions de CO2, respectivement de 18% et de 17%.
L’empreinte gaz à effet de serre est la somme des émissions intérieures et des émissions liées aux importations. Elle correspond à la quantité totale de gaz à effet de serre émis en Suisse et à l’étranger pour satisfaire la demande finale intérieure. En 2019, l’empreinte gaz à effet de serre de la Suisse s'élevait à 109 millions de tonnes d’équivalents CO2, dont 64% étaient émis à l’étranger. Depuis 2000, l’empreinte gaz à effet de serre a diminué de 6%. Les émissions intérieures ont diminué de 15%, tandis que les émissions liées aux importations ont fluctué au cours de la période, atteignant en 2019 un niveau similaire à celui de 2000.
En 2019, les transports, le logement et l’alimentation étaient responsables d’environ les deux tiers de l’empreinte gaz à effet de serre des ménages. Les loisirs et la culture en représentaient 7,5%, dont une part importante provenait des arrangements de vacances avec déplacements en avion. À l’exception des transports et du logement, où les émissions directes (combustion de carburants, de mazout, etc.) représentaient environ la moitié de l’empreinte, ce sont les émissions liées aux importations qui, dans les autres postes de dépenses, en constituaient la plus grosse part. Se montant à 94%, la part des émissions générées à l’étranger était particulièrement élevée dans le secteur de l’habillement et de la chaussure; elle était de 67% dans l’alimentation.
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