L’enquête sur la population active (ESPA) détermine le lieu de travail habituel comme le lieu où s’exerce au moins 50% du temps d’activité, indépendamment du type de travail. Le télétravail à domicile est effectué lorsque qu’internet est utilisé pour échanger des données avec son employeur ou son client depuis le domicile.
En une vingtaine d’années, le télétravail à domicile a pris progressivement de l’importance jusqu’à concerner un quart de la population active occupée avant la pandémie.
De 2001 à 2019, la proportionde personnes actives occupées effectuant du télétravail, au moins occasionnellement, c’est-à-dire au moins une fois au cours des 4 semaines ayant précédé l’interview, est passée de 6,6% à 24,6%. Les années 2020 et 2021 de crise du Covid-19 voient croître très significativement cette proportion à 34,1% en 2020 et à 39,6% en 2021, ce qui représente près de 1,8 million de personnes. Il faut attendre la sortie de crise pour constater comment les expériences de télétravail effectuées en 2020-2021 influencent la tendance de fond du développement du télétravail à domicile.
Selon la proportion du temps de travail effectué à domicile et la régularité de cette activité, trois catégories de télétravailleurs peuvent être distinguées. En premier lieu, les personnes qui effectuent du télétravail à domicile de manière habituelle, soit pendant plus de 50% de leur activité, restent peu nombreuses. Elles représentent moins de 1% des personnes actives occupées en 2001, 3% en 2019 et 4,3% en 2020. En second lieu, nous pouvons distinguer les personnes actives occupées qui effectuent régulièrement du télétravail à domicile, mais pour moins de la moitié de leur temps de travail . Elles représentent 10,6% de la population active occupée en 2019 et 12,8% en 2020. Enfin, la troisième catégorie, celle des personnes qui ne font que du télétravail occasionnel à domicile, montre la plus forte augmentation entre 2019 et 2020. Elle passe de 11% à 17,1 % de la population active occupée (767'000 personnes). La rupture de série intervenue en 2021 (cf. méthodologie) ne permet pas de publier ces résultats détaillés pour 2021.
Sur l’ensemble des personnes actives occupées, le lieu de travail principal évolue lentement : 8 sur 10 travaillent dans un lieu de travail fixe hors du domicile. Le travail à domicile habituel (soit pour plus de 50% du temps de travail), que ce soit avec ou sans télétravail, concerne moins de 5% des actifs occupés, tant en 2010 qu’en 2019, et passe à 6% en 2020. C’est donc essentiellement en tant que lieu de travail secondaire que le domicile gagne en importance.
Avec le processus de numérisation, le travail à domicile sans télétravail diminue au profit du télétravail. Alors qu’en 2001 26,8% des personnes actives occupées travaillent à domicile sans effectuer de télétravail, elles ne sont plus que 5% en 2021.
Des données complémentaires sont disponibles sous l’onglet « tableaux » ci-dessous. Elles montrent notamment que la part des télétravailleurs à domicile varie très fortement selon la branche d’activité économique . De même, le niveau de formation est très lié au télétravail, qui touche plus fortement les personnes les plus formées. Etant un moyen d’articulation et de conciliation de la vie familiale et professionnelle, le télétravail est également présenté selon le sexe, le type de famille et la présence d’enfant dans le ménage.
Tableaux
Méthodologie
Le terme de télétravail renvoie aux développements de l'organisation du travail consistant à flexibiliser le lieu où le travail est effectué, en exploitant les possibilités offertes par Internet et les réseaux fixes et mobiles à haut débit.
L’enquête suisse sur la population active (ESPA) permet de suivre l’évolution du lieu du travail habituel (plus de 50% de l’activité) des personnes actives occupées. En 2001, 2004 et annuellement depuis 2013, l’enquête permet de déterminer si le travail à domicile correspond ou non à du télétravail strict, défini comme un travail à domicile utilisant internet pour échanger des données avec l’employeur ou le mandant.
Le lieu de travail relevé fait en principe référence à la situation normale, à savoir hors contexte de pandémie COVID-19. En 2020, il est possible que certaines personnes aient indiqué leur lieu de travail en lien avec les mesures de protection contre le COVID-19. La série temporelle peut donc être biaisée entre 2019 et 2020. En 2021, l'enquête ESPA est passée d'une enquête purement téléphonique à une enquête en multimode (enquête par Internet et par téléphone) où le relevé par Internet est privilégié. En outre, le questionnaire 2021 a été quelque peu modifié pour correspondre à la nouvelle réglementation Eurostat. Ces changements entrainent une rupture de série entre 2020 et 2021 et les résultats détaillés de 2021 ne pourront être publiés qu’au printemps 2023.
Selon la proportion du temps de travail effectué à domicile et la régularité de cette activité, trois catégories de travailleurs à domicile peuvent être distinguées.
a) Soit le domicile est le lieu de travail «habituel» ou principal, c’est-à-dire où « plus de la moitié de votre temps de travail » est effectué. A partir de 2021, où l’activité professionnelle est exercée « le plus souvent » au cours des quatre dernières semaines.
b) soit le domicile est un lieu de travail secondaire, où une partie de l’activité, moins de la moitié, y est effectuée sur une base régulière ;
c) soit enfin, le domicile n’est qu’un lieu de travail véritablement occasionnel, où la personne aura travaillé au moins une fois durant les 4 semaines avant l’interview.
Pour chacune de ces trois catégories, le travail à domicile peut s’effectuer avec ou sans télétravail, selon qu’Internet est utilisé ou non pour communiquer avec l’employeur ou le mandant.
A ce jour, l’ESPA ne permet donc de saisir le télétravail que lorsqu’il est effectué à domicile. Cela signifie que le télétravail mobile, c’est-à-dire les activités professionnelles effectuées lors de déplacements ou dans un lieu changeant avec utilisation d’Internet, n’est pas enregistré. Il reste par conséquent hors du champ de cet indicateur.
Définitions
Sources
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