L’agriculture suisse selon les comptes économiques de l’agriculture (CEA) couvre toutes les activités agricoles, à l’exception de celles des petites unités de production agricole.
Ces comptes décrivent l’économie de l’agriculture suisse, de la production au revenu primaire dégagé par ce secteur, avec des éléments sur l’accumulation de capital (investissements, etc.) et sur le patrimoine productif (actifs non financiers).
La valeur de production totale de l'agriculture était de 14,2 milliards de francs en 1985. En 2022, elle est de 11,7 milliards de francs. Ce recul est dû en grande partie à la baisse des prix, en particulier dans les années 1990. Ce sont surtout les prix des grandes cultures, du bétail bovin de boucherie, des porcs et du lait qui avaient reculé. La valeur de production a tendance à fluctuer depuis le début des années 2000 autour des 11 milliards de francs par année, au gré des conditions météorologiques et de l’évolution des marchés agricoles.
Les services agricoles ont fortement augmenté, avec la spécialisation croissante des processus de production agricole (sous-traitance des travaux de semis et de récolte par exemple). Enfin, le développement des activités secondaires non agricoles est le reflet de la diversification des exploitations agricoles.
En 2022 et selon les premières estimations de l’OFS, l’agriculture suisse devrait générer une valeur ajoutée brute de 4,3 milliards de francs, en hausse de 1,6% par rapport à l’année précédente. Les meilleures récoltes et la hausse des prix de beaucoup de biens agricoles ont compensé le fort renchérissement de certaines fournitures comme les fourrages, l’énergie et les engrais.
Le revenu brut d’entreprise de l’agriculture suisse augmente légèrement de 0,7% par rapport à 2021. Il a reculé entre 1990 et 2000, et fluctue depuis autour des 5 milliards de francs. Dans le même temps, les amortissements ont augmenté en valeur jusque vers 2010, pour ensuite s’infléchir et fluctuer, surtout en raison de l’évolution des prix des biens d’investissement. L’augmentation marquée des prix de la construction et des équipements pèse sur les amortissements en 2022, en hausse de 7,3% par rapport à l’année précédente. Cette évolution impacte le revenu net d’entreprise (revenu sectoriel) de l’agriculture suisse, qui est la différence entre le revenu brut d’entreprise et les amortissements, qui diminue de 3,9% en 2022. Il fluctue depuis quelques années autour des 3 milliards de francs.
La productivité du travail, mesurée par le rapport entre la valeur ajoutée brute (aux prix de l’année précédente) et le volume de travail total fourni dans l’agriculture, augmente de 11,2% en 2022 par rapport à 2021. Depuis 1985, la productivité du travail a augmenté de 92%. Au cours de la période observée, l’agriculture suisse a traversé de profondes restructurations, avec la disparition d’un bon nombre d’exploitations et d’emplois. Concrètement, la hausse de la productivité du travail agricole signifie que plus de surface et d’animaux sont exploités par unité de travail, avec un recours plus intensif en équipements et en intrants.
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